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Amortissement voiture electrique : calculer la rentabilité réelle de votre véhicule à batterie

Amortissement voiture electrique : calculer la rentabilité réelle de votre véhicule à batterie

Amortissement voiture electrique : calculer la rentabilité réelle de votre véhicule à batterie

Pourquoi parler d’amortissement d’une voiture électrique ?

Se demander si une voiture électrique est « rentable » revient, en réalité, à se poser une question d’amortissement : à quel moment le surcoût à l’achat est-il compensé par les économies d’usage ?

Car c’est bien là le cœur du sujet : une voiture électrique coûte souvent plus cher à l’achat qu’une thermique équivalente, mais elle est généralement moins chère à utiliser au quotidien (énergie, entretien, avantages fiscaux). Entre les deux, il faut faire un calcul qui dépasse le simple « plein vs recharge ».

Dans cet article, on va donc :

Amortissement : de quoi parle-t-on exactement ?

Le mot « amortissement » n’a pas le même sens selon que l’on est particulier ou entreprise.

Pour un particulier, on parle surtout d’amortissement au sens financier :

Pour une entreprise, l’amortissement a un sens comptable et fiscal :

L’objectif est le même dans les deux cas : mesurer le coût réel du véhicule sur sa durée d’usage, et pas seulement à l’instant de l’achat.

Les grands postes à intégrer dans le calcul

Pour calculer l’amortissement réel d’une voiture électrique, il faut additionner plusieurs postes, parfois oubliés dans les comparaisons rapides.

Prix d’achat, bonus et aides publiques

Prix catalogue : c’est le prix affiché par le constructeur. Sur le marché actuel, une citadine électrique neuve se situe souvent entre 25 000 € et 35 000 €, quand une citadine thermique équivalente démarre plutôt autour de 18 000 € à 25 000 €.

Bonus écologique (France, 2024) :

En pratique, le bonus peut réduire le prix d’achat de quelques milliers d’euros pour un particulier éligible.

Prime à la conversion :

Le premier calcul d’amortissement consiste donc à partir non pas du prix catalogue, mais du prix réellement payé après aides.

Coût de l’énergie : recharge vs carburant

La recharge électrique est, en moyenne, nettement moins chère que le carburant fossile par kilomètre parcouru. Mais les écarts varient selon le contexte.

À domicile, sur une borne ou une prise renforcée :

Sur bornes publiques rapides :

En face, une voiture thermique consomme par exemple 6 l/100 km d’essence à 1,90 €/l, soit environ 11,40 € / 100 km. L’économie est donc maximale si vous rechargez principalement chez vous ou sur votre lieu de travail, et plus limitée si vous dépendez des bornes rapides.

Entretien : moins de pièces, moins de frais… mais pas zéro

Une voiture électrique comporte beaucoup moins de pièces mécaniques en mouvement qu’un moteur thermique. Résultat :

En revanche, il faut toujours :

Les retours de terrain montrent généralement un gain de 20 à 40 % sur le budget entretien par rapport à une thermique équivalente, sur plusieurs années. Ce poste participe fortement à l’amortissement global.

Assurance, stationnement, avantages locaux

L’assurance d’un véhicule électrique peut être légèrement plus élevée (valeur à neuf plus importante, coût des pièces spécifiques), mais les écarts se réduisent au fil des années. Tout dépend du profil de conducteur, du modèle et de l’assureur.

À mettre dans la balance :

Ces éléments ne se traduisent pas toujours par un chiffre précis dans un tableau, mais ils pèsent sur la valeur d’usage du véhicule.

Décote et valeur de revente

La question de la revente est souvent sous-estimée dans les calculs d’amortissement, alors qu’elle peut changer la donne.

Pour les véhicules électriques :

Le point clé : le coût réel de votre voiture, c’est prix d’achat – prix de revente. Une voiture électrique qui garde bien sa valeur peut donc s’amortir plus vite qu’un modèle thermique très déprécié, même si elle était plus chère au départ.

Et la batterie dans tout ça ?

La batterie est souvent perçue comme le « risque caché » de l’électrique. En pratique :

Le scénario d’un remplacement complet de batterie reste coûteux, mais il devient relativement rare sur les véhicules récents. Pour l’amortissement, il est utile de considérer :

Une méthode simple pour particuliers : le coût total de possession

Pour juger de la rentabilité d’une voiture électrique, on utilise souvent la notion de coût total de possession (TCO), sur une durée donnée (par exemple 5 ou 8 ans) et un kilométrage annuel moyen.

La méthode de base :

On obtient ainsi un coût annuel moyen et/ou un coût au kilomètre, à comparer à un véhicule thermique équivalent.

Exemple chiffré simplifié

Imaginons un conducteur qui parcourt 15 000 km par an pendant 8 ans (120 000 km au total), et qui hésite entre :

Hypothèses simplifiées (ordre de grandeur, hors inflation) :

Calcul thermique (8 ans, 120 000 km) :

Total thermique : 13 680 € + 12 000 € + 17 000 € = 42 680 € sur 8 ans, soit ~5 335 €/an.

Calcul électrique (8 ans, 120 000 km) :

Total électrique : 3 960 € + 10 000 € + 17 000 € = 30 960 € sur 8 ans, soit ~3 870 €/an.

Dans ce scénario simplifié, l’électrique coûte donc environ 1 465 € de moins par an. Autrement dit, malgré un prix d’achat initial plus élevé, elle s’amortit totalement sur la durée d’usage, et génère une économie nette.

Évidemment, si vous roulez peu (par exemple 6 000 km/an), l’avantage s’amenuise. À l’inverse, si vous faites 25 000 km/an, l’amortissement de l’électrique est encore plus favorable, à condition de pouvoir recharger majoritairement à bas coût.

Ce qui change pour les professionnels : l’amortissement comptable

Pour les entreprises et les indépendants, la question de l’amortissement d’une voiture électrique se double d’un enjeu fiscal. En France, les règles distinguent les véhicules selon leurs émissions de CO2.

Plafond fiscal d’amortissement :

Concrètement, cela signifie que pour une voiture électrique achetée, par exemple, 35 000 €, la fraction jusqu’à 30 000 € peut faire l’objet d’un amortissement déductible du résultat imposable, alors que pour un véhicule thermique équivalent, la partie déductible serait souvent plus limitée.

À cela s’ajoutent :

En pratique, l’avantage fiscal renforce la rentabilité du passage à l’électrique pour les flottes d’entreprise, surtout pour des véhicules fortement kilométrés et conservés plusieurs années.

À partir de quand une voiture électrique devient-elle rentable ?

Il n’existe pas de seuil universel, mais quelques repères se dégagent des études de TCO et des retours d’expérience :

Autre variable clé : votre accès à une borne de recharge. Sans solution de recharge à domicile ou sur site (entreprise, copropriété équipée), et avec un usage massif des bornes publiques rapides, l’équation économique se tend.

Comment optimiser l’amortissement de votre voiture électrique ?

Quelques leviers très concrets permettent de maximiser la rentabilité de votre véhicule à batterie.

En résumé : ce qu’il faut retenir pour calculer la rentabilité

Amortir une voiture électrique, ce n’est pas uniquement regarder le prix d’achat ou le coût d’un « plein » de batterie. C’est une équation plus large, qui inclut :

Pour un particulier qui parcourt au moins 12 000 à 15 000 km par an et qui peut recharger principalement chez lui ou sur son lieu de travail, la voiture électrique devient, dans beaucoup de cas, non seulement une option pertinente sur le plan environnemental, mais aussi un choix économiquement rationnel sur la durée.

La clé reste toujours la même : poser vos chiffres sur la table, comparer poste par poste avec une thermique équivalente, en intégrant le long terme. Une fois cet exercice fait, l’« amortissement » de votre voiture à batterie n’a souvent plus grand-chose d’abstrait.

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