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Moteur voiture hydrogene : fonctionnement, rendement énergétique et comparaison avec les moteurs électriques à batterie

Moteur voiture hydrogene : fonctionnement, rendement énergétique et comparaison avec les moteurs électriques à batterie

Moteur voiture hydrogene : fonctionnement, rendement énergétique et comparaison avec les moteurs électriques à batterie

Voiture à hydrogène ou voiture électrique à batterie ? Derrière cette question, il ne s’agit pas seulement de technologie, mais de rendement énergétique, d’infrastructures et de choix de société. L’hydrogène fait beaucoup parler de lui, souvent présenté comme une solution miracle. Mais que se passe-t-il réellement dans un moteur voiture hydrogène ? Et comment cette chaîne énergétique se compare-t-elle à celle d’une voiture électrique à batterie ?

Hydrogène dans l’automobile : de quoi parle-t-on exactement ?

Avant de comparer, il faut clarifier un point souvent source de confusion : dans une voiture à hydrogène, on ne parle presque jamais d’un « moteur à hydrogène » au sens classique, mais de pile à combustible.

Deux grandes approches coexistent :

Dans le langage courant, on dit « voiture à hydrogène », mais sur le plan technique, on devrait plutôt parler de voiture électrique à pile à combustible. Le moteur qui fait tourner les roues est un moteur électrique, comme sur une voiture à batterie. La différence se joue sur la façon de stocker et de produire l’électricité.

C’est sur cette architecture – hydrogène + pile à combustible + moteur électrique – que nous allons nous concentrer.

Comment fonctionne une voiture à hydrogène ?

Le fonctionnement repose sur une chaîne assez simple à décrire, mais complexe à optimiser. En résumé, l’hydrogène sert de réservoir d’énergie chimique que l’on transforme en électricité à bord.

Les grandes étapes sont les suivantes :

En pratique, une voiture à hydrogène est donc une voiture électrique qui embarque sa propre « centrale électrique miniature ». On n’a presque pas besoin de recharger sur secteur, mais il faut faire le plein d’hydrogène dans une station dédiée.

Rendement énergétique : où part l’énergie ?

La question clé pour comparer hydrogène et batterie, c’est le rendement « du puits à la roue » (well-to-wheel) : quelle part de l’énergie initiale (souvent électrique) arrive réellement aux roues ?

La chaîne hydrogène : beaucoup d’étapes, beaucoup de pertes

Imaginons que l’on parte d’électricité renouvelable (éolien, solaire) pour produire de l’hydrogène « vert ». La chaîne ressemble à ceci :

En combinant ces maillons, on obtient typiquement un rendement global de 25–35 %. Autrement dit, sur 100 kWh d’électricité d’origine, il n’en reste qu’environ 25 à 35 kWh effectivement utilisés pour faire avancer la voiture.

À cela s’ajoutent des pertes spécifiques liées au réseau de distribution : fuites d’hydrogène, consommation énergétique des compresseurs dans les stations, etc., que les études tentent de quantifier mais qui restent parfois difficiles à standardiser.

La chaîne batterie : un trajet plus direct

Pour une voiture électrique à batterie, la chaîne énergétique est plus courte :

On se retrouve donc avec un rendement global de l’ordre de 70–80 %. Sur 100 kWh d’électricité au départ, 70 à 80 kWh servent réellement à la traction.

Cette différence de rendement explique pourquoi beaucoup de scénarios de décarbonation donnent une place prioritaire à la voiture électrique à batterie pour les usages courants (trajets quotidiens, voitures particulières), et envisagent l’hydrogène plutôt comme un complément pour des usages spécifiques.

Rendement : ce que disent les ordres de grandeur

Pour illustrer, plusieurs analyses, dont celles de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ou de l’IFPEN, convergent vers des ordres de grandeur simplifiés :

On peut débattre des chiffres exacts selon les hypothèses, mais la hiérarchie reste la même : la batterie utilise environ deux à trois fois mieux l’électricité que la voie hydrogène. Cela a des conséquences majeures en termes de dimensionnement des réseaux, de besoins en capacités renouvelables et de coûts système.

Est-ce que cela signifie que l’hydrogène « n’a pas d’avenir » dans la mobilité ? Pas forcément. Cela signifie surtout que tout le monde n’a pas la même place dans la file d’attente pour accéder à cette ressource.

Impact environnemental : tout dépend de l’origine de l’hydrogène

Une voiture à hydrogène ne rejette que de la vapeur d’eau, mais cela ne suffit pas à la rendre propre. L’essentiel de l’impact dépend de la façon dont l’hydrogène est produit.

En France et en Europe, les politiques publiques cherchent à orienter massivement vers l’hydrogène bas carbone. Par exemple, l’Union européenne a défini dans ses textes (notamment le règlement délégué sur les carburants renouvelables d’origine non biologique, RFNBO) des critères précis pour que l’hydrogène soit considéré comme « renouvelable ». La France, via sa Stratégie nationale hydrogène, cible en priorité les usages industriels et la mobilité lourde.

Pour une voiture particulière alimentée en hydrogène gris, le bilan carbone peut être pire qu’un véhicule thermique moderne, surtout si l’on intègre les pertes de rendement. Là encore, l’origine de l’énergie et le rendement global priment sur la nature du gaz sortant de l’échappement.

Hydrogène vs batterie : quels usages pour chaque technologie ?

Si l’on raisonnait uniquement en rendement, la question serait vite tranchée en faveur des batteries. Mais la réalité de la mobilité tient aussi compte de la densité énergétique, des temps de recharge, du poids, de l’autonomie et des usages professionnels.

L’hydrogène a quelques atouts spécifiques :

C’est pour cela que l’hydrogène est étudié (et parfois expérimenté) pour des segments comme :

Pour les voitures particulières, en revanche, plusieurs limites freinent l’essor de l’hydrogène :

C’est pour ces raisons qu’en pratique, les politiques publiques européennes misent surtout sur la batterie pour la voiture particulière, et sur l’hydrogène pour la mobilité lourde et industrielle.

Ce que disent les politiques publiques en France et en Europe

À l’échelle européenne, le cadre se précise :

En France, la Stratégie nationale hydrogène (2020 puis actualisations) cible en priorité :

Pour les particuliers, le soutien public se concentre surtout sur la voiture électrique à batterie (bonus écologique, aides à l’installation de bornes, planification du réseau de recharge). Le message implicite est clair : la voiture à hydrogène ne fait pas partie du scénario de masse pour le parc automobile léger à horizon 2030.

Que choisir aujourd’hui ? Quelques repères pratiques

Face à ces éléments, comment se repérer selon que l’on soit particulier, collectivité ou entreprise ?

Pour un particulier, en France, les critères suivants plaident pour la voiture électrique à batterie :

Pour une collectivité, la réflexion est un peu différente :

Pour une entreprise de transport ou de logistique, la vraie question est celle du profil de mission :

Hydrogène et batteries : deux briques complémentaires plus que concurrentes

Plutôt que d’opposer frontalement hydrogène et batteries, il est plus utile de les voir comme deux outils dans une même boîte de la transition énergétique.

Les batteries sont très efficaces pour :

L’hydrogène, lui, a du sens lorsqu’il répond à des contraintes que la batterie gère mal :

Dans tous les cas, le point central reste le même : d’où vient l’énergie, et que perd-on en chemin ? La voiture à hydrogène à pile à combustible reste une voiture électrique. Mais l’électricité qu’elle consomme a déjà été « transformée » une fois (ou plusieurs) avant d’arriver aux roues. C’est cette succession de transformations qui fait la différence en termes de rendement, de coûts et d’impacts climatiques.

À retenir

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